Le style officiel (administratif)
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Le style officiel (administratif). On a recours au style officiel dans les communications entre les ministères, les administrations publiques ou privées, les magistratures, les entreprises industrielles et les maisons de commerce. Ce sont les textes des lois et des décrets, des arrêtés, des circulaires, des ordres et instructions, des avertissements, des traités et contrats, des procès verbaux, des lettres d’affaire, des certificats, etc. qui sont rédigés en style officiel. Il s’agit donc du langage de l’administration et des affaires. Le style administratif se caractérise par son objectivité, sa clarté, son austérité, son caractère impersonnel. Ce style exclut toute affectivité, tous moyens d’appréciation subjective. Le langage administratif est très conservateur en tant qu’il favorise l’emploi de certaines formules traditionnelles. La composition des textes officiels suit les règles assez strictes. Le style administratif abonde en expressions figées et clichés de toutes sortes dont plusieurs sont archaïques et ne s’emploient guère en dehors du langage officiel. Ce sont par exemple: le porteur d’icelui qui contient la forme archaïque du pronom démonstratif celui; de par la loi avec deux prépositions de suite; près le tribunal où manque la préposition de; Je soussigné… avec le pronom je au lieu de moi; avancement d’hoirie = héritage, etc. Les clichés du style administratif: dégradation civique (поражение в правах), flagrant délit, mesures en cours d’exécution, revêtir de sa signature, délivrer un certificat, etc. Le besoin de tout prévoir, de décrire les faits d’une manière objective et exacte expliquent un grand nombre de phrases complexes et parfois très longues dans les textes officiels. Plus haut nous avons déjà signalé une autre particularité syntaxique du style administratif: c’est l’inversion absolue qui permet d’équilibrer la phrase, de mettre en relief à la fois le sujet et le prédicat (voir l’exemple p. 36). Quant à la morphologie le style officiel se caractérise par l’emploi de Nous de majesté (voir p. 29), des constructions passives (il est statué par le ministre..., il sera créé des comités d’établissement, il est institué au ministère une commission, etc.), des tours participes (mandat tendant à la poursuite..., décret portant dissolution..., etc.) Les textes officiels se composent selon les règles bien déterminées et très strictes. Il existe des clichés, des formules spéciales qui doivent être employés au début des traités, des contrats, des lettres d’affaire. Le texte de ces documents est rédigé d’après un plan défini. Et l’on doit términer chacun de ces documents d’une façon particulière. En français, comme en russe, le style administratif est beaucoup critiqué. On lui reproche d’être trop lourd, difficile à comprendre. René Georgin écrit à propos des textes officiels: «Il n’y a pas de textes plus lus et plus relus car on ne les comprend pas toujours du premier coup». (Хрестоматия, стр. 104) [Voilà quelques parodies qui montrent que ce style exerce parfois une grande influence sur le langage familier: «Свой летний отпускной период я провел в дачной местности. По линии отдыха все было на уровне. В саду было много зеленых насаждений. А выйдешь из сада – перед тобой зеленый массив. Жаль только, что торговая точки были далеко, и это вносило трудности по линии доставки продуктов питания. Культурных мероприятий тоже не хватало. Да и санузел был не городского типа.» «Дорогая Любаня! Вот уже и весна скоро, и в скверике, где мы с тобой познакоми-лись, зазеленеют листочки. А я люблю тебя по-прежнему, даже больше. Когда же, на-конец, наша свадьба, когда мы будем вместе? Напиши, жду с нетерпением. Твой Вася» «Уважаемый Василий! Действительно, территория сквера, где мы познакомились, в ближайшее время зазеленеет. После этого можно приступить к решению вопроса о бракосочетании, так как время года – весна – является порой любви. Л. Буравкина»] Malgré tout, ce style subsiste et ne peut être remplacé par aucun autre puisque son objectif est de régler les rapports entre les états, les entreprises, les citoyens, l’état et ses citoyens, etc. Le style des mass média. C’est le style de la presse écrite, de la radio, de la télévision, des films documentaires. On recourt à ce style chaque fois qu’on traite les problèmes actuels de la vie sociale et politique. Les fonctions essentielles de ce style sont: d’une part, informer le destinataire, c’est-à-dire apprendre aux larges masses des nouvelles venant de France ou de l’étranger et, d’autre part, exercer une certaine influence sur l’auditoire, former sa conception du monde, propager les idées, les opinions de tel ou tel parti politique ou organisation. Par conséquent les nombreux genres du style des mass média se laissent classer en deux grands groupes: genres informatifs et genres analytiques. Au premier groupe appartiennent: note, entrefilet, dépêche, article informatif, reportage, enquête, correspondance, communiqué, interview; parmi les genres analytiques on trouve: commentaire, éditorial (= article de fond, article de tête), article polémique, pamphlet. Les traits stylistiques du langage des journalistes sont: accessibilité, caractère documentaire de l’information, caractère appréciatif, standardisation, expressivité. C’est la forme écrite qui prévaut dans ce type de communication. Il n’est pas rare pourtant qu’il se manifeste sous la forme d’écrit oralisé. Le niveau lexical du langage médiatique se caractèrise par l’emploi de la terminologie spéciale (démocratie, dictature, coexistence pacifique, homme de bonne volonté). Dans les textes de ce style on rencontre beaucoup de mots appréciatifs: clique, horde, corrompu, néfaste, taré, sans crupule, agression, politique belliciste). Le désir des journalistes de communiquer à la population telle ou tell information le plus vite possible explique un large emploi du lexique standardisé, des clichés de toute sorte: ouvrir la voie à, dresser les barières entre, chiffres astronomiques, proposition constructive, vive satisfaction, lessiver les cervaux, pays non engagés, plan à long terme, opinion publique, au cœur de l’Europe, sur l’échiquier international, marquer du fil rouge, peser le pour et le contre, etc.). Les textes du style médiatique abondent en noms propres qui désignent des personnes, des organisations, des termes géorgaphiques. Les journalistes utilisent beaucoup d’abréviations (cigles ou troncation): CGT, ONU, SDF, SMIG, etc. Ils vont même jusqu’à abréger les noms des hommes politiques ou artistes connus: VGE (Valéri Giscard d’Estaing), YSL (Yves Saint Laurent), etc. A partir des années 60 les mots familiers commencent à pénétrer largement dans le style médiatique. Aujourd’hui on rencontre sur les pages des journaux beaucoup de mots familiers, parfois assez grossiers et même vulgaires: Assez de salade, donnez-nous l’oseille. Quel pied! (кайф, блеск) Décidément «Libération, c’est bidon!» (туфта, липа) A côté des mots du verlan (chébran, beur, meuf), des abréviations propres au langage familier (ado, écolo, gym, manif) les journalistes créent aussi des néologismes: La dictatoresse philippine Mme Marcos. Et nos beaux PDJ et leurs pédéjettes pourront aller se bronzer la bedaine deux fois par an au lieu d’une aux Bahames. Au niveau morphologique le style des mass média se distingue par l’emploi du conditionnel comme moyen grammatical de citer l’information dont on n’est pas sûr: Metz, janvier. Un avion d’entraînement à réaction s’est écrasé vendredi matin dans la forêt de Morley. Une avarie de réacteur serait à l’origine de l’accident. La syntaxe du style médiatique est très variée et dépend du genre: pour les genres informatifs elle est plus simple, pour les genres analytiques beaucoup plus compliquée. En outre les journalistes empruntent volontiers les éléments de la syntaxe familière: la dislocation, les structures incomplètes, etc.: Juliette Gréco, j’adore. (titre). Nous approchons de Moscou. Brusquement «les» revoilà, innombrables. Elles, les grues. C’est une de ces villes satellites. Vu la tendance du style médiatique à l’expressivité les journalistes exploitent largement les différents tropes (métaphore, métonymie, ironie, comparaison, etc.), les possibilités expressives de la graphie. Les textes des journaux sont souvent accompagnés de photos, de caricatures, de charges, etc. Il faut souligner que les journalistes attachent une grande importance aux titres des articles qui doivent attirer l’attention du public. Tout y est mis en jeu: dimension des lettres, leur couleur, disposition, choix du lexique, syntaxe, tropes, calembour, etc.: L’éloquent silence. Même le bœuf s’envole |